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Le 31 mars 2021, L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) a approuvé un essai de dissémination de l'Université de Zurich avec des lignées de blé dont la résistance au mildiou a été augmentée par génie génétique. L'essai actuel servira de complément à l'essai de dissémination approuvé en 2019. Depuis 10 ans, l'Institut de phytologie et de microbiologie de l'Université de Zurich effectue des essais sur le terrain avec des lignées de blé transgénique. Compte tenu de l'attitude négative des consommateurs à l'égard des OGM, il est incompréhensible que des fonds de la Confédération continuent à être dépensés pour des essais aussi coûteux mais inutiles pour l'agriculture suisse.

Depuis 2008, l'Institut de phytologie et de microbiologie de l'Université de Zurich mène des essais en plein champ avec des lignées de blé transgénique sur le site protégé de la station fédérale de recherche Agroscope à Reckenholz, Zurich. Ces derniers sont réputés avoir une meilleure résistance à l'oïdium. En 2019, l'OFEV a approuvé un nouvel essai en plein champ pour 4 ans, en précisant les mesures que l'Université de Zurich doit prendre pour éviter toute contamination. Désormais, la recherche en cours sera complétée par un autre essai sur le terrain. L'objectif : comparer les lignées parentales libérées entre 2008 et 2010 et entre 2014 et 2018 avec les lignées de l'essai actuel. L'objectif est de mieux comprendre comment ces lignées se comportent en plein champ et comment différentes combinaisons de gènes affectent la résistance.

En Suisse, la culture de plantes génétiquement modifiées est interdite jusqu'à fin 2021. Le Conseil fédéral souhaite prolonger le moratoire de quatre années supplémentaires. Les résultats de la consultation sur la modification de l'article 37a de la loi sur le génie génétique, nécessaire à la prolongation du moratoire jusqu'à fin 2025, sont en cours d'évaluation. L’ASGG soutient une prolongation de ce moratoire. À l'heure actuelle, aucune plante modifiée génétiquement n'est prête à être testée sur le terrain, et encore moins à être cultivée.

Comme le montre l'enquête Omnibus de 2019 de l'Office fédéral de la statistique, l’utilisation du génie génétique dans la production alimentaire est rejetée par la majorité de la population suisse. La production sans OGM est essentielle au bon positionnement de la Suisse sur le marché alimentaire. En effet, la coexistence de cultures sans OGM et à base d'OGM est pratiquement impossible à mettre en œuvre dans la structure à petite échelle de l'agriculture suisse.

Les cultures génétiquement modifiées n'offrent pas de solution aux défis de l'agriculture et du changement climatique. Les capacités de résistance obtenues par génie génétique ne s'avèrent pas durable. Le développement de plantes résistantes aux maladies de façon permanente ou de plantes à rendement plus élevé échoue en raison de la complexité du réseau génétique qui détermine ces caractéristiques. Des études récentes montrent également que l'édition génomique cause de nombreux réarrangements génétiques qui doivent être corrigés par sélection classique. De plus, les plantes éditées génétiquement n'ont aucun "historique d'utilisation sûre". C'est également l'avis de la Cour européenne de justice, dont l'arrêt stipule que les nouvelles méthodes de génie génétique doivent être soumises à la législation de l'UE en la matière.