200412 News Potatoes

 Les ciseaux moléculaires CRISPR/Cas ne travaillent pas sans faire de fautes. Image: Shutterstock

Une nouvelle étude publiée dans la revue Environmental Sciences Europe montre les risques liés à l'utilisation du nouveau génie génétique chez les plantes et les animaux. Ce ne sont pas seulement les nombreux changements involontaires causés par le génie génétique qui sont préoccupants. Les propriétés des plantes résultant de l'édition génomique sont également associées à des risques nouveaux.

L'étude est le résultat du projet de recherche international RAGES (évaluation des risques liés aux organismes génétiquement modifiés dans l'UE et en Suisse). Depuis 2016, le projet - totalement indépendant des intérêts du lobby du génie génétique - s'intéresse aux pratiques de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et des autorités suisses dans l'examen des risques des plantes génétiquement modifiées. Elle considère généralement que la pratique actuelle de l'évaluation des risques est insuffisante. La nouvelle publication de Testbiotech et du Centre allemand pour le génie génétique et l'environnement arrive à la même conclusion. Elle montre que, contrairement aux évaluations de l'EFSA, l’édition génomique est associée à de nouveaux risques.

Les nouvelles méthodes de génie génétique accélèrent le processus de modification du matériel génétique d'une manière jamais vue auparavant. En effet, L’édition génomique permet d’effectuer des modifications génétiques impossibles jusqu’à présent. Plusieurs modifications génétiques peuvent être effectuées simultanément puis combinées entre elles par croisement classique. La physiologie des plantes peut donc rapidement être remodelée, même si l'intervention génétique elle-même peut sembler minime par rapport au génie génétique classique car seules quelques paires de bases individuelles de l'ADN sont échangées et qu'aucun gène étranger n'est inséré.

Les propriétés des plantes résultant de l'édition du génome sont également associées à des risques. Un exemple est la caméline GM produisant un nouveau type d’acides gras, présents normalement en quantités minimes dans les végétaux et dont l’impact sur l’environnement est inconnu.

L'étude énumère aussi les nombreux effets involontaires propres aux nouvelles méthodes de génie génétique. Il s'agit, d'une part, de modifications défectueuses du matériel génétique en dehors de la région à modifier (effets dits "hors cible"). D'autre part, les auteurs montrent que les changements involontaires dans la région cible (effets sur la cible) sont également fréquents - même une restructuration majeure du matériel génétique n'est pas rare.

Plus les interventions sont simultanées, plus les risques sont importants, avertit l'étude. Elle souligne également que l’édition génomique doit s'appuyer sur les méthodes in vitro du génie génétique classique afin de faire pénétrer les ciseaux moléculaires CRISPR/Cas dans les cellules afin de modifier l’ADN.

DOCUMENTS STOPOGM

  • StopOGM Infos 66
    Nouvelles techniques de modification génétique. Les mêmes promesses qu'il y a 20 ans
    Protéger les espèces à l'aide de manipulation génétiques ?

 

RAPPORT

Dialogue transatlantique des consommateurs, 2017

Commission d'éthique dans le domaine non humain :

Descriptions des techniques et risques

Prise de position de scientifiques

Expertises juridiques et régulation