21.04.2014 | Disséminations expérimentales en Suisse
C’est avec un blé développé par l’institut Leibniz de génétique des plantes et de recherche végétale IPK qu’Agroscope entend réaliser, pendant les six années à venir, son prochain essai de dissémination sur le site protégé de Reckenholz à Zurich. La demande a été déposée en avril auprès de l’Office fédéral de l’environnement OFEV, chargé d’examiner l’exhaustivité du dossier. Après avoir été analysé en serre par l’IPK, il est maintenant prévu que ce blé, dans lequel a été introduit à l’aide de méthodes de génie génétique un gène issu de l’orge, soit testé en Suisse en plein champ. L’Allemagne n’a plus effectué aucun essai de terrain depuis 2013, et seuls sept nouveaux essais ont été annoncés en 2016 dans l’ensemble de l’UE : trois en Suède, deux en Grande-Bretagne et deux en Espagne.
D’où la question : avec son site protégé de Zurich financé par des fonds publics, la Suisse est-elle en train de se muer en terrain de jeu européen pour les essais de dissémination ? A en croire la volonté de la population, cela ne risque guère d’arriver. Le sondage Univox Environnement 2015 a en effet montré que la majorité des Suisses est contre les plantes génétiquement modifiées. Presque trois quarts des personnes interrogées considèrent l’usage du génie génétique dans la production alimentaire comme un danger.
Jusqu’ici, le blé transgénique n’a été autorisé dans aucun pays du monde, même pas aux Etats-Unis. Les groupes semenciers et le commerce des céréales savent pertinemment que des céréales panifiables OGM ne trouveraient preneur nulle part au monde. Pour preuve, le gel des importations de blé américain décrété par plusieurs pays asiatiques en 2013 : après la découverte dans une exploitation américaine de blé transgénique provenant d’essais en plein champ, la Corée, le Japon et la Chine avaient suspendu les importations de blé américain, de peur de la contamination.?
